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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 21:09

1/ La couverture

 

Digne d'un livre médiéval fantastique ou d'un Harry Potter version collector

On peut donc observer dès le début une approche marketing du livre dès sa mise en page, pour renforcer le côté magique, ésotérique du livre.

 

2/ Les auteurs

 

Alors que le livre, contrairement a beaucoup d'autres du même registre, s'appuie sur des éléments scientifiques et des références à des grands scientifiques : Platon- Galilée- Albert Einstein- Beethoven- Thomas Edison, on pourrait s'attendre à trouver de vrais scientifiques diplômés parmi les auteurs, ce qui n'est pas le cas.

Les rares docteurs de ce livre, ne le sont pas. A titre d'exemple, un des soit disant physicien du livre qui cautionne la Loi de l'Attraction, est juste titulaire d'un bac en génie physique. Il n'y a donc aucune caution scientifique parmi les auteurs et intervenants du livre.

Pour plus de précisions: cf Enquête sur le Secret de Natacha Condo-Dinucci

 

3/ le secret: la loi de l'attraction

 

Le secret, c’est la loi de l’attraction. C’est vous qui attirez tout ce qui arrive dans votre vie. Cette loi surpuissante agis par le biais de vos pensées. Vos pensées deviennent réelles. Vos pensées attirent vers vous leur équivalence (jumelle) par "magnétisme" (qui se ressemble, s’assemble).Les pensées sont magnétiques et les pensées ont une fréquence. Lorsque vous pensez, vous envoyez un signal dans l’Univers et ce signal attire comme un aimant des pensées jumelles qui ont la même fréquence. Tout ce qui est envoyé revient à la source, et cette source, c’est vous.Vous êtes le maître de vos pensées. Décidez de ce que vous voulez être, faire et avoir, imprégnez votre esprit de ces pensées, émettez la fréquence y correspondant et cette projection deviendra votre vie.

 

4/ La critique

 

"ce livre veut faire croire aux gens que les miracles peuvent arriver si on les souhaite très fort. Mais la réalité est que les choses n’arrivent pas en ne faisant rien, nous provoquons les évènements et ce qui nous arrive par l’action individuelle, mais aussi par l’entraide, la coopération, l’échange et la solidarité avec les personnes qui nous entourent. Accepter que nous sommes interdépendants et que nous réaliserons les objectifs que l’on s’est fixé en allant vers l’autre voilà un raisonnement à l’opposé du raisonnement égoïste et consumériste porté par le livre Le Secret, qui voudrait faire de l’être humain un Dieu qui n’a qu’à penser pour avoir, à qu’il ne suffit que de demander pour recevoir." Pascal DAVID

 

"Des exceptions ne font pas une règle. Bien entendu que certaines personnes optimistes et positives ont dans leur vie atteint des objectifs qu’ils s’étaient fixés très tôt et auxquels ils ont pensés chaque jour, afin de les garder motivés vers un cap. Mais définir aujourd’hui leur succès par la loi de l’attraction c’est faire abstraction du travail, de la sueur, des joies et des peines mais aussi des collaborations et des aides reçues lors du parcours de ces mêmes personnes. Mais le livre Le Secret préfère nous parler de sa loi de l’attraction, oublier le reste et faire tomber un grand nombre de personnes dans la culpabilité. Oui dans la culpabilité. Car ceux qui seraient tentés par la transmission de cette loi comme une certitude ayez bien conscience qu’une personne fragile psychologiquement, à qui nous allons tenter d’imposer cette loi risque de se culpabiliser car selon Le Secret, si cette personne ne va pas bien dans sa vie c’est à cause d’elle-même et de ses pensées négatives. Cette culpabilité risque de la faire souffrir et de l’enfermer. Et voilà comment on nuit à autrui en pensant aider. De nombreux coach ou psychothérapeutes peuvent en témoigner et certains l’ont même fait sur Mesacosan, je vous invite à lire les commentaires de l’interview de l’éditeur Francophone du livre le secret pour vous en persuader. Encore plus concrètement différentes études menées (et détaillées dans le livre L’enquête sur Le Secret) montrent que les personnes à tendances dépressives subissent au contact de l’idée de la loi de l’attraction une aggravation de leur état provoqué par ce mécanisme de culpabilisation que je viens de détailler." Pascal DAVID

 

"Le Secret en est un parfait exemple avec un livre construit sur des mensonges. Natacha Condo-Dinucci qui s’est intéressée de près à chacune des références de ce livre (et dont les travaux sont regroupés dans le livre Enquête sur Le Secret) l’affirme, « Il y a des énormités dans ce livre, de fausses citations, des noms de personnalités historiques qui sont faussement utilisés et des détournements de mentions scientifiques. La science est prise en otage dans ce livre"

 

Ce livre qui s'appuie sur des vérités scientifiques affirme sans cesse, sans jamais rien démontrer, la page 24 du livre est édifiante: " les plus grands professeurs de tous les temps nous ont dit que la loi de l'attraction est la loi la plus puissante de l'Univers", et bien non, navré, aucun des grands noms cités ne parle de la loi de l'attraction , hormis Newton , mais encore une fois, les auteurs détournent complètement les propos de ce génie des sciences.

Newton parle de la loi de gravitation, ou loi des attractions universelles, qui n'a absolument rien à voir avec les théories fumeuses du Secret.

 

Ensuite, la théorie qui consiste à dire et je cite le pseudo Dr Vitale: "les pensées sont magnétiques, et les pensées ont une fréquence. Lorsque vous pensez, vous envoyez un signal dans l'Univers et ce signale attire comme un aimant des pensées jumelles, qui ont la même fréquence." et il ajoute que cette fréquence est "quantifiable et mesurable". Encore une escroquerie notable: aucune théorie scientifique affirme que la pensée est une fréquence et encore moins qu'elle est mesurable. Encore une fois, les auteurs assènent des idées farfelues comme des vérités scientifiques.

 

Enfin, toutes les bases de ce livre repose sur des techniques de manipulation sectaires: on rabâche la même idée sur 220 pages, on se donne une caution scientifique qui n'existe pas, suppression de l'esprit critique, qui ne repose que sur des croyances.

 

 

5/ Conclusion

 

Le Secret, n'est pas une révélation, il s'agit d'un mélange absolument grotesque et honteux de la méthode Coué, de la psychologie positive ( qui n'a rien à voir avec la pensée positive), de manipulation sectarisme et de détournement scientifique.

Je vais conclure par une citation de John Bastardi Daumont*: " Pour comprendre la manipulation mentale et l'expliquer, il faut rentrer également dans la tête de ceux qui en sont les artistes. [...]Le Secret de Rhonda Byrne connait un joli succès aux USA. Après étude, je considère qu'il faut aller plus loin, que c'est beaucoup trop simpliste."

La Messe est dite ...

 

* John Bastardi Daumont est avocat pénaliste au barreau de Nice et plaide dans la France entière, principalement à Paris. Il a remporté l’ ensemble des concours d’éloquence de son barreau, dont celui de la Conférence du Stage des avocats du Barreau de Nice. Il a suivi des enseignements de renseignement et d’espionnage au sein du seul master français développant cette formation : le Master Sécurité Intérieure et est également diplômé en Sciences Criminelles (profilage, criminologie, droit pénal.) Ancien prestidigitateur formé par Jean Pierre Vallarino -premier français à remporter un prix mondial de close up (magie rapprochée) - il a collaboré pendant des années à la revue Exortisma, publication à destination exclusive des mentalistes professionnels. Auteur de deux ouvrages sur la manipulation psychologique

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 20:40

Voici la célèbre routine Champagne de Jean-Pierre Vallarino, champion du monde de close-up ( spécialité de la prestidigitation qui consiste à se produire très près des spectateurs).

 

Cette spécialité est une des base de la manipulation mentale et montre des techniques propres aux magiciens, illusionnistes, et mentalistes

 

 


 

 

 

 

 

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 18:40

Article de Anne Crignon sur : http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20120118.OBS9148/pervers-narcissiques-enquete-sur-ces-manipulateurs-de-l-amour.html

Le phénomène se répand au point que certains psys le qualifient de "mal du siècle".

 

Melody. Belle comme Audrey Hepburn. Gaie, attentive aux autres. Elle s'est pendue à 28 ans. On l'a trouvée dans la cuisine de l'appartement où elle vivait avec un homme rencontré un an plus tôt. La conséquence d'une dépression, pour les parents. Les amis savent autre chose, un scénario à peine imaginable. C'est lui qui l'a poussée au suicide. Elle allait le quitter pour un autre, alors il lui répétait qu'elle était "un monstre" et qu'il allait se suicider à cause d'elle. Un huis clos insensé, de plus en plus accusateur, et Melody s'est pendue. Elle vivait avec un manipulateur pervers. Probablement ignorait-elle tout de cette déviance. Une innocence fatale.

Toute relation toxique, bien sûr, ne conduit pas au suicide, mais le risque est là. Une prise de conscience collective affleure. On met enfin un nom sur la violence perverse dans les rapports humains. "Perversion narcissique" : l'expression est entrée dans la conversation courante. Des livres sont en kiosque dans les gares, comme celui du psychanalyste Jean-Charles Bouchoux ("les Pervers narcissiques", Eyrolles), deux fois réédité sous l'effet d'une demande croissante. Sur internet, le site SOS Pervers, ouvert en novembre dernier, reçoit plus de 1.500 visites par jour. Le savoir s'échange dans les forums de discussion.

Vampires affectifs

Taper "perversion narcissique" sur Google, c'est pénétrer un monde parallèle et funèbre. Des contributeurs sortis des griffes de leur tourmenteur viennent à la rescousse de novices déboussolés. Les initiés parlent de "PN". L'un des sites les plus visités s'appelle Pervertus - il est sous-titré "blog d'intérêt public" - et commence ainsi : "Ils représentent 3% de la population [bien plus selon les spécialistes, ndlr] et détruisent 90% de leur entourage. Eux, ce sont les manipulateurs pervers ou vampires affectifs. Allez-y : levez les yeux au ciel, grimacez, soupirez. Parler des manipulateurs, c'est comme parler des petits hommes verts... On vous rit au nez[...]. Et pourtant ils sont bien réels."

Le mal n'est pas nouveau mais en recrudescence express, selon Dominique Barbier, criminologue et expert psychiatre avignonnais, ami de Boris Cyrulnik, qui écrit un livre (à paraître cette année chez Odile Jacob) pour expliquer en quoi notre époque est une véritable "fabrique de pervers". Le consumérisme frénétique et l'affaiblissement de la fonction paternelle entraînent une intolérance à la frustration de plus en plus répandue. Cette immaturité serait le terreau fertile de la prédation morale et d'un rapport à l'autre de plus en plus utilitaire. "C'est le mal du siècle. Ce que j'observe est effrayant, dit le criminologue. N'importe qui peut tomber sous la coupe d'unpervers."

Relations toxiques

La perversion narcissique consiste à employer des moyens retors - en l'occurrence vampiriser et anémier son partenaire - pour combler une faille infiniment béante et un vide intérieur. Ce "vide vertigineux dans lequel tout affect semble avoir été éteint depuis l'enfance" dont parle Geneviève Reichert-Pagnard, psychiatre et victimologue, auteur en 2011 d'un ouvrage très fin sur "les Relations toxiques" (Ideo). Autant de femmes que d'hommes sont confrontés à la prédation morale au sein du couple. Ceux et celles, innombrables, qui ont ainsi subi une insidieuse altération de leur intégrité psychique racontent tous une semblable histoire.

Des débuts grandioses. Le manipulateur sent ce que l'autre attend. Il est caméléon le temps de ferrer sa proie. Dans ce piège amoureux, tout le monde tombe, car le temps de la séduction (phase 1) peut durer... des années. Le pervers sommeille avant exécution de ses noirs désirs : l'emprise (phase 2) et l'assujettissement (phase 3). Il va soumettre peu à peu son partenaire pour en prendre le contrôle. La bascule perverse advient à la faveur d'un événement qui scelle la dépendance, souvent l'arrivée d'un premier enfant. L'être exquis des débuts dévoile une dureté de ton qu'on ne lui soupçonnait pas et se révèle dans toute sa "dangereuse étrangeté", selon l'expression du délicat Paul-Claude Racamier, psychanalyse, inventeur de la notion de perversion narcissique, qui en 1987 posa les bases de cette difformité morale (1).

Serial killer psychologique

Dans le secret de la vie de couple, le manipulateur ou la manipulatrice se comporte en serial killer psychologique. Il ne veut pas que l'autre ait confiance en soi, il fait vaciller cette flamme. C'est un extincteur de vie. La joie de l'autre s'éteint peu à peu. "C'est une folie très répandue, mais personne ne la voit", dit François, qui a passé dix ans avec une prédatrice, rencontrée à l'issue de brillantes études d'ingénieur. Lui a dû déjouer bien des ruses au cours d'un divorce pénible. Car, malgré la loi de 2010 faisant du harcèlement psychologique dans le couple un délit, nombreux sont les magistrats et avocats qui ne savent pas reconnaître un manipulateur. Ils se font avoir, eux aussi, par la remarquable duplicité de ces comédiens-nés, leur angélisme apparent.

Impassible, jamais affecté par rien, même s'il prétend le contraire (seule la blessure d'orgueil le fait souffrir), le pervers narcissique fera passer pour déséquilibrée sa victime poussée à bout. Même les psys peuvent être bernés, car "le pervers offre à l'observateur l'air de la parfaite innocence", observe Marie-France Hirigoyen, qui en 1998 a popularisé la notion de harcèlement moral (2).

La révélation peut survenir après dix ou vingt ans de vie commune. Le visage véritable d'un mari ou d'une femme apparaît brutalement. C'est le syndrome Dorian Gray. Une fois la prise de conscience advenue, le partenaire, qui ressent depuis longtemps un malaise diffus, relit l'histoire commune à la lumière de ce nouveau savoir, mais le départ est retardé par la nature complexe du lien, la relation d'emprise, qui est une véritable prise de pouvoir sur l'esprit de l'autre. Etre équilibré ne garantit qu'une chose : la rémission rapide, une fois le cauchemar terminé.

"Le détraqueur porte un masque"

Pour les plus fragiles, quelques années seront nécessaires pour dépasser un véritable choc post-traumatique (une victime dit être "marquée au fer rouge"), d'autant que la séparation ne met pas fin au harcèlement quand le couple a des enfants. Continuer de se défouler sur l'ex-partenaire permet à l'agresseur d'offrir, du moins momentanément, un doux visage à sa nouvelle proie. On observe de la part du pervers divorcé un abus de procédures judiciaires.

Ce "détraqueur" porte un masque. Il est sociable, adorable, fréquentable, admirable, car la crispation morbide envers une proie unique, une seule, suffit à écluser sa compulsion destructrice. Ce double visage lui permet d'entraîner quelques proches qui, de bonne foi, vont croire en sa version des faits lorsqu'il inversera les rôles pour expliquer que c'est lui la victime. "L'ignorance, c'est 50% du problème",explique Isabelle Nazare-Aga, thérapeute cognitivo-comportementaliste, son énergique crinière blonde ondulant au rythme du feutre sur le tableau blanc.

Un séminaire démarre, ce samedi de novembre à l'aube, dans son appartement du 16e arrondissement parisien. Il y a là une dizaine de femmes et deux hommes. Une grande Danoise très amaigrie prend la parole. Son beau visage exprime la lassitude et le tourment. Elle n'arrive pas à quitter son mari qui, dans leur banlieue chic, se livre sur elle à un véritable tabassage moral. L'homme l'a coupée de tout, de ses amis, de sa famille. Elle est intelligente, sensible, perdue. On sent qu'elle pourrait tomber gravement malade.

Comment se défaire de l'emprise 

Durant ces deux jours intenses, nul retour sur des traumas passés pour expliquer la tolérance à l'insupportable, mais un échange salvateur entre hommes et femmes à qui Isabelle Nazare-Aga expose précisément la nature de l'emprise perverse et la façon de s'en défaire. La jolie et lumineuse Vanessa, documentaliste, demeurée célibataire et sans enfants car elle n'a plus jamais pu "faire confiance à nouveau", raconte : "A la maison, c'était humiliation sur humiliation. Il me disait : "Mets des chaussettes, tes pieds me dégoûtent", m'appelait "ma gorette" en pinçant le peu de graisse que j'avais. Je coulais petit à petit. Physiquement, je disparaissais. Je ne pesais plus que 40 kilos, mais comment prouver cela ? Pas de témoin. Aux yeux de tous, c'était moi la désaxée." Scénario type.

Affaibli par l'intense travail de culpabilisation mené par le manipulateur, incapable d'imaginer une malveillance qui lui est étrangère, le partenaire incrédule se dit avec indulgence que son mari ou sa femme, "c'est Dr Jekyll et Mr Hyde", frôlant de près une vérité qui lui échappe encore. Aussi brillant soit-il, l'assujetti a du mal à y voir clair. Une "main basse sur l'esprit", pour le psychanalyste Saverio Tomasella. Racamier parlait même d'un " véritable détournement d'intelligence ".

Le pervers reproche à l'autre la zizanie que lui-même s'évertue à semer. Agnès, radieuse serveuse de bar au fond du Finistère, revenue pour sa part sans difficulté à la vie à l'issue de "ce combat perdu d'avance", raconte : "On marchait dans la rue bras dessus, bras dessous ; tout allait bien. Trop bien pour lui, car, d'un seul coup, c'est comme s'il lui fallait impérieusement détruire et salir. Il me balançait une saloperie pour créer du confit et me le reprocher après." Il lui aura fallu quatre ans pour comprendre.

Alternance de maltraitance et de tendresse

Pas si facile d'y voir clair en effet. Qui a la culture psychiatrique pour faire la différence entre le pervers "tout le temps dans le calcul, tel un joueur d'échecs préparant son attaque cinq coups à l'avance" (selon Dominique Barbier) et la femme ou le mari difficile à vivre, instable, pas très à l'écoute et on en passe, mais doté d'affection réelle et - surtout - d'une capacité de remise en question de soi ? Seuls les gens avertis.

Pour ceux-là, le pervers narcissique, construit sur un stéréotype somme toute sommaire, devient plus facile à repérer. Il manie le chaud et le froid dans une subtile alternance de maltraitance et de tendresse. Quand l'autre est à bout, il regagne sa confiance. Son manque d'empathie est central. Il observe la souffrance avec indifférence. Sa gamme de sentiments est pauvre, c'est comme s'il ne disposait que d'une octave sur son piano émotionnel.

Il faut un véritable savoir pour repérer cette froideur de cœur, car feindre d'avoir une sensibilité qu'il sait inexistante fait partie de son art. Il vampirise l'autre jusqu'à l'épuiser - l'expression "se faire bouffer" prend tout son sens. Il est intensément jaloux d'une vie intérieure qu'il n'a pas. C'est un insatisfait chronique qui ne supporte pas le bien-être de l'autre. Il ne tient aucunement compte des besoins de son partenaire. Très vite, la relation s'articule autour de ses seuls désirs, situation ainsi résumée par Agnès : "Il occupait 90% de l'espace entre nous."

Ni remords ni culpabilité

Ni remords ni culpabilité. Il n'a jamais tort, ne demande pas pardon, sauf par stratégie. A travers chaque reproche infondé, calomnieux, adressé à sa victime, l'agresseur fait son autoportrait. Cela fera office d'aveu de ce qu'il est lui-même. Un aveu bien involontaire, car son système de relation repose sur le déni, qui est l'occultation d'une partie de la réalité. C'est d'ailleurs pourquoi son partenaire ressort de discussion (tentative de discussion, devrait- on dire) "avec le cerveau complètement embrouillé" - l'expression revient souvent dans les témoignages. "A devenir dingue, dit Paul, ancien journaliste du "Monde". Avec une personne normale, quand il y a un désaccord, chacun donne ses arguments, il y a un échange. Là, tu n'as prise sur rien. Ca rend fou."

Autre caractéristique majeure : sa façon de dénigrer, insidieusement. Avec des plaisanteries. Du sarcasme. Il rabaisse l'autre par petites touches. Ca n'a l'air de rien mais dans son flot de paroles passe un poison lent. "Je me sentais pire qu'une merde" ou "une sous-merde" : les témoignages sont récurrents là aussi. "Rien n'est plus 'blessable' qu'un narcissisme non pathologique attaqué par un narcissisme pervers", écrivait Paul-Claude Racamier, qui proposa cette définition : "Le mouvement pervers narcissique est une façon organisée de se défendre de toutes douleurs et contradictions internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d'autrui et non seulement sans peine mais avec jouissance."

Expulser en l'autre son propre chaos mental

Expulser en l'autre son propre chaos mental : cette acrobatie psychiatrique est "la" raison d'être de la perversion narcissique. Le pervers manœuvre inconsciemment pour transférer chez l'autre la psychose ou la dépression qu'il cherche à éviter.

On le reconnaîtra enfin à ce que, essentiellement préoccupé de lui-même, il est constamment dans la construction de son image. Cette obsession de paraître le mène souvent haut, dans les métiers de pouvoir et de représentation, où son bel habit social, sa brillance bien souvent, le hisse au-dessus de tout soupçon. "C'est parmi ces manipulateurs destructeurs qu'on trouve les plus grands imposteurs, mystificateurs et escrocs", dit le docteur Geneviève Reichert-Pagnard. Savoir reconnaître un pervers narcissique, c'est repérer ceux qui passent au fil de l'actualité politique, intellectuelle, artistique.

Pas de thérapie possible

Espérer un amendement, voire une guérison est généralement illusoire. "Ca n'est pas une maladie, ça ne se soigne pas. Il n'y a pas de médicament, pas de thérapie possible, dit Dominique Barbier, l'expert avignonnais. Ces gens ne sont pas demandeurs et ne consultent pas, sauf par calcul, pour donner de faux signes de bonne volonté. La problématique relève de la justice et de la police, en aucun cas de la médecine. Ce sont des salopards qui ne changeront jamais." Il n'est pas le seul thérapeute à en perdre la réserve d'usage.

Nulle mention de ce profil dans le DSM-IV, manuel de classification internationale des troubles mentaux. La notion se cherche. Pour certains, il ne faut pas craindre de parler de véritable déviance morale et de poser la question du mal, comme le fit Scott Peck, psychiatre américain. Pour d'autres, c'est une psychose sans symptômes apparents, avec une dimension paranoïaque, ou "psychose blanche", une maladie incurable. On pourrait classer le manipulateur sur une échelle de 1 à 10 selon la toxicité.

Du tyran domestique au sadique

Niveau 3, le tyran domestique, réfugié dans le déni, qui, pour ne pas sombrer, blesse l'autre involontairement ; niveau 8, le sadique qui se défoule en jouissant de la douleur morale qu'il inflige sciemment. Quoi qu'il en soit, même un "petit" PN fait de considérables dégâts. On ne gagne jamais face à lui. On ne peut que s'en aller.

Et c'est ainsi que la perversion narcissique laisse un nombre grandissant d'hommes et de femmes dans un état de sidération, une fois achevée cette leçon de ténèbres. Après inventaire du désastre, on comprend qu'à l'occasion d'une discussion sur internet où des femmes s'interrogeaient sur la rémission possible de "leur" PN, un thérapeute ait déposé cet avertissement :"Je suis psychiatre. Mais jamais je ne croiserai le fer avec un pervers narcissique."

(1) " Le Génie des origines. psychanalyse et psychoses ", Payot, 1992.

(2) " Le harcèlement moral", La Découverte / Syros, 1998.

 

(Article publié dans "le Nouvel Observateur" du 19 janvier 2012)

 

Article de Anne Crignon sur : http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20120118.OBS9148/pervers-narcissiques-enquete-sur-ces-manipulateurs-de-l-amour.html

 

 

 

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 21:38

Article de Jean-François Dortier sur http://www.scienceshumaines.com/la-tyrannie-de-la-beaute_fr_22384.html

 

La beauté est injuste. Elle crée des inégalités entre individus qui, bien que non dites, ont de très fortes implications sur le marché de l’amour ou sur celui du travail. Par Jean-François Dortier.

On peut débattre sans fin de la beauté. La laideur, elle, est indiscutable.

Dans Les Mots (1964), Jean-Paul Sartre se rappelle comme d’un véritable traumatisme le jour où, à l’âge de 7 ans, on lui a coupé les cheveux. Jusque-là, il portait une longue chevelure blonde et bouclée qui cachait un visage enfantin. Mais d’un seul coup sa nouvelle coiffure va révéler à la famille ce qu’elle n’avait pas voulu reconnaître : l’enfant est très laid et il louche. C’est l’effroi quand il rentre à la maison, tondu. Sa mère s’enferme dans sa chambre pour pleurer. Son grand-père est atterré. Il « avait confié au coiffeur une petite merveille, on lui avait rendu un crapaud : c’était saper à la base ses futurs émerveillements. » Plus tard, grâce à son génie, Sartre saura compenser sa laideur – sa taille de nabot, son regard de travers, sa voix nasillarde – et deviendra un vrai séducteur.

Mais tous les laiderons n’ont pas du génie, et sur eux pèse une malédiction. Car la laideur physique est un lourd handicap, sur le marché de l’amour comme sur le marché du travail. Dans L’Histoire de la laideur (1), Umberto Eco rapporte le destin peu enviable de ceux que la nature a défavorisés. L’histoire réserve un sort piteux à ceux qui ont eu le malheur de naître difformes, hideux, sans grâce. Dans la peinture occidentale, la laideur est associée à la souffrance, l’enfer, les monstres, l’obscène, le diable, la sorcellerie, le satanisme. Car la laideur suscite le dégoût, mais aussi la peur, la dérision, au mieux la compassion. Dans l’imaginaire populaire, la laideur a toujours été associée à la méchanceté, à la folie, à la bêtise. Jérôme Bosch peint des êtres difformes qui peuplent l’enfer. Dans les contes populaires, la sorcière a toujours été dépeinte comme une femme vieille, méchante et « laide » : nez crochu, sourire satanique, dos courbé, menton en galoche. La laideur a souvent été assimilée à ce qui est tordu, courbé, fripé, ridé, balafré, difforme, petit, gros, gras et vieux.

La beauté est-elle universelle ?

Les traits associés à la laideur dessinent en creux les critères de la beauté que l’on assimile souvent à un corps jeune, symétrique, lisse, droit, mince, grand. Reste à savoir si ces canons sont universels. La question oppose deux camps. Pour les historiens comme Georges Vigarello, « rien de plus culturel que la beauté physique» (2). La peinture fournit des preuves évidentes de la relativité des canons de beauté selon les époques. Il suffit de voir comment l’on a peint les Trois Grâces au fil du temps (encadré p. 40) . La littérature fournit aussi un précieux témoignage : Ronsart vante la « divine corpulence » de sa belle ; Alexandre Dumas s’extasie sur les charmes d’une amoureuse « hardie de poitrine et cambrée de hanches » .

Les anthropologues ont de nombreux arguments montrant la relativité des critères selon les sociétés. Les femmes mursi appelées « négresses à plateau » n’ont rien pour charmer le regard des Occidentaux ; les pieds de certaines Chinoises, atrophiés par des bandages, avaient, paraît-il, leur charme au regard des hommes ; les vénus hottentotes arborent des fessiers hypertrophiés très prisés des Bushmen, etc.

Mais au-delà des variations historiques et sociales, n’existerait-il pas tout de même des critères de beauté universels ? C’est ce que pensent beaucoup de psychologues adeptes de l’approche évolutionniste. Leurs arguments ? Depuis une vingtaine d’années, de très nombreuses expériences ont été menées sur les critères de physical attractiveness (3). La méthode la plus courante consiste à proposer à des personnes de comparer deux portraits pour choisir le plus attirant. Il est même possible de modifier les paramètres d’un visage par ordinateur pour voir comment telle ou telle modification opère. Plus ou moins rond, plus ou moins jeune…, à ce jeu, des constantes se dégagent nettement.

Tout d’abord, il apparaît que les traits « néoténiques » d’un visage (petit nez et grand yeux) sont plus attractifs que d’autres, ce qui disqualifie les visages âgés aux traits complexes. On préférera les traits « enfantins ». Les traits de la vieillesse : rides, teint de la peau, tâches sont discrédités. Inversement, la maturité de certains traits peut s’avérer plus attrayante. On préfère en général les visages sans bajoues et aux pommettes saillantes. Une autre caractéristique est la symétrie. Un visage globalement symétrique est jugé plus beau. Enfin, la forme moyenne de l’ovale fait référence en matière de beauté. Un visage « normal » n’est ni rond ni carré.

Tout bien considéré, l’opposition entre universalité et relativité de la beauté n’a rien d’irréductible. Regardons les nus féminins que nous offrent la peinture, la photographie, la mode (4). Ils peuvent présenter des femmes plus ou moins rondes, celles-ci sont jeunes. De même les hommes, de l’éphèbe grec à l’homme mûr de la Renaissance. Leurs proportions harmonieuses affichent bonne santé et vigueur. Ni les freluquets, ni les obèses ne sont jamais pris comme étalons de beauté. Voilà pourquoi les garçons savent d’instinct qu’en rentrant le ventre et gonflant les pectoraux, ils auront plus de chance de plaire.

L’appréciation de la beauté varie bien selon les époques et les cultures. Mais cette variation se fait autour de quelques attracteurs esthétiques. Jamais l’on ne verra des dents mal plantées, des boutons sur le visage, une grimace, des rides, des tâches comme canons de beauté. Il y a peu de chance pour que quelque part dans le monde les gens préfèrent le portrait de l’auteur de ces lignes à celui de George Clooney (si c’est le cas, merci de me communiquer les coordonnées de ce peuple étrange).

Ce qui est beau est bien

La beauté est injuste car très inégalitaire. Mais ce n’est pas tout. S’y ajoute un constat plus cruel encore : le beau possède le privilège supplémentaire d’être associé à ce qui est bon et bien. Le lien entre « beau » et « bien » s’ancre dans le langage, même là où les deux mots sont parfois synonymes. On dit une « belle personne » en parlant de ses qualités morales et « vilain » est synonyme de « méchant », comme s’il suffisait d’être beau pour être paré de toutes les autres qualités. Les enquêtes de psychologie sociale le confirment : la beauté est spontanément liée à l’intelligence, la gentillesse, la santé, la sympathie, etc. En somme, « ce qui est beau est bien » comme le résument Jean-Yves Baudouin et Guy Tiberghien, auteurs d’une étude sur les représentations sociales de la beauté et de ses stéréotypes associés (5).

L’histoire des représentations de la beauté et de la laideur confirme le fait. De tout temps, l’imaginaire de la laideur fut associé au mal (6), en correspondance avec les monstres, le diable, le pervers, le malade ; elle est maléfique et entraîne répulsion et crainte.

On peut alors se demander quel impact la beauté a dans la vie quotidienne. Fondamental (7) ! Ses facteurs pourraient jouer, de façon plus ou moins consciente, non seulement en amour, mais aussi à l’école, sur le marché du travail ou dans la justice.

La sélection beau/laid opère dès l’école. Elle s’initie dès la cour de récréation où les attaques contre les « moches » se révèlent impitoyables. De nombreux enfants souffrent en silence des persécutions faites à ceux qui ont le malheur d’être trop gros, trop petits, de loucher ou d’avoir les dents mal plantées.

Il se peut que les enseignants – à leur corps défendant bien sûr – puissent avoir aussi une préférence pour les beaux. Prenez une pile de copies et faites la corriger par un groupe de professeurs. Relevez les notes puis proposez les mêmes copies à un autre groupe d’enseignants en y adjoignant la photographie des étudiant(e)s. Résultat : les physiques avenants améliorent leur note, les physiques ingrats perdent des points (8). À l’oral, le phénomène est évidemment encore plus marqué. L’apparence joue en faveur des plus beaux sans que les enseignants en aient conscience, bien sûr.

De l’école au travail, la sélection par le beau

Le même protocole peut être appliqué aux entretiens d’embauche. Le sociologue Jean François Amadieu, professeur à l’université de Paris-I, a réalisé des expériences au constat sans appel. Un visage disgracieux sur une photo de candidature est un handicap certain. De même, un CV avec un visage d’obèse a moins de probabilités de décrocher un entretien d’embauche qu’un autre (9). Les Anglo-Saxons ont accumulé bien d’autres travaux sur les discriminations, qu’elles soient liées à la petite taille, l’obésité ou la laideur physique et à leurs impacts sur le déroulement de carrière. Au travail, être grand et beau est un avantage, y compris en matière de salaire.

La beauté joue donc dans la sélection. Ce fait est encore renforcé dans nos sociétés de services où les relations publiques sont plus importantes que dans les sociétés industrielles. Certaines entreprises recrutent en tenant compte explicitement de l’esthétique. C’est le cas pour certaines tâches de représentation : hôtesse d’accueil, de l’air, steward, présentateur de télévision, etc. Mais dans de nombreux autres cas, le critère esthétique opère sans être explicite : un manager qui recrute sa secrétaire, un chef qui recrute dans son service, un salon de coiffure ou un magasin de vêtements – il est toujours mieux pour l’image de marque d’une entreprise que les salariés qui la représentent soient beaux. Même à l’intérieur des équipes, bien qu’il n’y ait pas d’enjeu de représentation, le phénomène joue a priori . Dans les relations sociales ordinaires entre collègues, il a été démontré par des sociologues que les personnes les plus belles attirent plus de sympathie de la part de leurs collègues. On recherche plus volontiers leur compagnie. Inversement, il y a une mise à l’écart des obèses, des laids ou des handicapés. La discrimination par la beauté qui existait déjà à l’école se poursuit au travail.

Elle se retrouve aussi dans la justice. Face aux juges, le « délit de sale gueule » joue un rôle et une mine patibulaire appelle plus de suspicion qu’un visage d’ange.

C’est incontestablement sur le marché de l’amour que la loi de la beauté est la plus implacable. Et la plus cruelle. En dépit de « l’amoureusement correct » qui voudrait que l’on aime une personne d’abord pour sa personnalité, sa générosité, son intelligence, son humour…, la beauté reste le facteur prédominant dans l’attraction entre les êtres.

Les beaux vers les beaux, les laids vers les laids

Une belle gueule a évidemment infiniment plus de chance de pouvoir séduire la femme de ses rêves qu’un laideron. Et tout le monde n’a pas le bagout et l’intelligence de Sartre pour compenser un physique ingrat. De ce point de vue, la sélection par le beau est assez intraitable. Seuls quelques romanciers ont osé aborder sans fard ce tabou. La laideur contraint souvent à ne séduire que les personnes qui sont à sa portée, c’est-à-dire ceux qui vous ressemblent. Dans Le Goût des femmes laides (Gallimard, 2005), l’écrivain Roger Millet met en scène un personnage très laid qui, poussé par le goût de la conquête et du sexe, doit se contenter de ne séduire que des femmes laides. Il devient une sorte de Don Juan des réprouvées. Dans Extension du domaine de la lutte (Nadeau, 1994), Michel Houellebecq relate la misère sexuelle et la frustration d’un homme sans charme.

Sur ce point, le constat des sociologues rejoint celui de la psychologie évolutionniste et le constat courant que chacun peut faire. Les femmes accordent, il est vrai, un peu moins d’importance au physique dans leurs relations amoureuses. Mais, en général, une femme ne tombe amoureuse d’un homme plus laid et vieux que s’il a un statut social supérieur et une position prestigieuse. Il arrive certes parfois que la plus belle et charmante fille du lycée, du quartier, de la fac, s’entiche d’un sale type : laid, stupide et sans attraits apparents. Mais ces exceptions sont rares. Elles sont remarquables justement parce qu’exceptionnelles. De même, certains hommes préfèrent les femmes plus âgées, ou grosses, alors que l’âge et le poids constituent en général un handicap dans la séduction. Le marché de l’amour a ses lois. La beauté offre un précieux « capital de séduction » plus ou moins élevé. Ce capital est un facteur d’inégalités très fortes dans les relations humaines en général et les relations amoureuses en particulier. Injustice supplémentaire : ce capital est en partie héréditaire.

Bref, c’est triste à constater, à l’école, au travail, en amour, en amitié et dans les relations humaines en général, il vaut mieux être beau. Cela compte de façon significative dans le jugement porté sur nous. On comprend dans ces conditions que le maquillage, la musculation, les régimes amaigrissants, les produits « antiâge », antirides, la chirurgie esthétique, le Botox, bref tout ce que l’industrie de la beauté peut proposer, se portent bien. L’importance que l’on accorde aux apparences est tout sauf de la futilité. La beauté est un atout considérable dans les relations humaines.

 

NOTES :

(1) Umberto Eco (dir.), L’Histoire de la laideur , Flammarion, 2007.
(2) Georges Vigarello, « Années folles, le corps métamorphosé », Sciences Humaines , numéro spécial, n° 4, nov.-déc. 2005. Voir aussi Histoire de la beauté. Le corps et l’art d’embellir de la Renaissance à nos jours , Seuil, 2004.
(3) David M. Buss, The Evolution of Desire , BasicBooks, 1994 ; Michael R. Cunningham et al. , « “Their ideas of beauty are, on the whole, the same as ours” : Consistency and variability in the cross-cultural perception of female physical attractiveness », Journal of Personality & social psychology , vol. LXVIII, n° 2, février 1995.
(4) Umberto Eco (dir.), op. cit.
(5) Jean-Yves Baudouin et Guy Tiberghien, Ce qui est beau… est bien. Psychosociobiologie de la beauté , Presses universitaires de Grenoble, 2004.
(6) Umberto Eco (dir.), op. cit.
(7) Voir Karen Dion, Ellen Berscheid et Elaine Walster, « What is beautiful is good », Journal of Personality & Social Psychology , vol. XXIV, n° 3, décembre 1972, et Alice Eagly et al., « What is beautiful is good, but… : A meta-analytic review of research on the physical attractiveness stereotype », Psychological Bulletin, vol. CX, n° 1, juillet 1991.
(8) David Landy et Harold Sigall, « Beauty is talent: Task evaluation as a function of the performer’s physical attractivness », Journal of Personnality & Social Psychology , vol. XXIX, n° 3, mars 1974.
(9) Jean-François Amadieu, Le Poids des apparences. Beauté, amour et gloire , Odile Jacob, 2002.

 

Article de Jean-François Dortier sur http://www.scienceshumaines.com/la-tyrannie-de-la-beaute_fr_22384.html

 

 

 

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 21:44

Par Caroline Piquet - le 07/05/2012: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/07/18130-revers-lamitie-homme-femme
Plus l'amitié entre un homme et une femme est forte, plus elle se fait au détriment de leurs couples respectifs, affirme une étude américaine.

HARRY : «Tu sais, bien sûr, qu'on ne pourra pas être amis?

SALLY : Et pourquoi pas?

HARRY : Bon alors, je vais te dire un truc. Entre hommes et femmes, il ne peut pas y avoir d'amitié parce que le sexe fait toujours barrage.»

Quand Harry rencontre Sally, de Bob Reiner (1989)

À en croire Harry joué par l'acteur Billy Crystal, la relation amicale entre sexes opposés est impossible. Pour des chercheurs de l'université du Wisconsin-Eau Claire aux Etats-Unis, le problème n'est pas tant de savoir si ce genre d'amitié est viable, mais plutôt si hommes et femmes ont intérêt à être amis. En étudiant les amitiés de plus de 400 adultes âgés de 18 à 52 ans, ces psychologues ont découvert que plus l'attirance entre amis de sexes opposés était forte, moins ils étaient heureux dans leurs relations amoureuses respectives.

«Dans la majorité des amitiés observées, il y avait toujours un minimum d'attirance entre les deux, même quand les sujets affirmaient que leur relation était complètement platonique», constate le principal auteur de cette recherche, Avril Bleske-Rechek, professeur en psychologie.

Des hommes plus attirés

Cette enquête publiée dans la revue scientifique the Journal of Social and Personal Relationships intègre deux études distinctes. La première se base sur un échantillon de 88 paires d'amis de sexes opposés à qui on a demandé d'évaluer, séparément et de façon anonyme, leur niveau d'attirance et leur envie de se rendre à un rendez-vous romantique avec leur ami. Les sondés devaient ensuite imaginer ce que leur ami penserait de cette rencontre.

Résultat: les hommes ont plus souvent déclaré être attirés par leur amie que leurs homologues féminins. En effet, ils se sont montrés très motivés à l'idée d'une telle entrevue quand les femmes ont manifesté moins d'enthousiasme. Pour expliquer ce décalage, le Pr Bleske-Rechek explique que «les hommes cherchent toujours à se reproduire et sont génétiquement programmés pour saisir toutes les opportunités sexuelles qui se présentent à eux, contrairement aux femmes».

Une amitié au détriment du couple

La seconde étude repose sur deux échantillons de personnes en couple et ayant un(e) ami(e) de sexe opposé. L'un comprenait des jeunes adultes âgées de 18 à 23 ans, l'autre des personnes âgées de 27 à 52 ans. Dans le cadre de cette enquête, les sujets devaient dresser la liste des avantages et des inconvénients liés à leur amitié, puis faire un état des lieux de leur relation amoureuse.

Quel que soit leur âge, les personnes voyaient plus d'avantages que d'inconvénients à cette situation. Néanmoins, elles ont été une majorité à déclarer que l'attirance éprouvée pour leur ami représentait une difficulté. Les chercheurs ont d'ailleurs constaté que plus la personne était attirée par son ami, moins elle était satisfaite dans son couple. Pour le Pr Bleske-Rechek, «cette dernière tendance reste mystérieuse». Et le psychologue de s'interroger: «Est-ce que cette attirance entre amis aurait une influence négative sur les relations amoureuses? Ou est-ce que les gens insatisfaits de leur relation vont chercher un réconfort auprès de leurs amis?»

Ces questions pourraient faire l'objet d'une autre étude. En attendant, le Pr Blesje-Rechek constate que «si l'attirance n'est pas toujours évidente à contrôler, les sujets interrogés semblent prêts à s'en accommoder et à faire des efforts car finalement, ils s'épanouissent dans cette amitié».

 

Par Caroline Piquet - le 07/05/2012: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/07/18130-revers-lamitie-homme-femme

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